Sea Islands

Les Sea Islands autour de Beaufort et Port Royal composent un paysage singulier où la frontière entre terre et mer est floue. Ce territoire forme un vaste delta estuarien, né de la convergence entre l'océan Atlantique et les rivières locales comme Broad River et Coosaw River, composé d'un dédale de marais salants, de criques et de zones humides.

Le climat subtropical, affichant souvent des températures supérieures à 30°C en été, nourrit une végétation luxuriante. Les chênes verts drapés de mousse espagnole sont omniprésents et offrent de l'ombre sur ces terres basses du "Lowcountry". L'archipel regroupe des îles aux identités très distinctes, allant de la zone strictement militaire de Parris Island aux étendues rurales et agricoles de St. Helena Island, jusqu'aux plages naturelles de Hunting Island qui font face au large.

Cette géographie morcelée a longtemps favorisé un certain isolement, berceau de la culture Gullah Geechee. Les descendants des populations ouest-africaines y ont maintenu un héritage fort, visible encore aujourd'hui à travers leur artisanat, leur cuisine et leurs traditions transmises de génération en génération, notamment à St. Helena Island, où l'on retrouve des ateliers de vannerie, des marchés locaux et des églises historiques.

Situation

Les Sea Islands de Beaufort et Port Royal se situent à la pointe Sud de l'État, le long de la côte Atlantique, à mi-chemin entre les villes de Savannah (Géorgie), au Sud, et Charleston, au Nord. Voir le plan de situation des Sea Islands.

Cet archipel d'îles barrières forme une série d'îles étroites et longues, très proches du continent, dans une région où plusieurs rivières, notamment Broad River et Coosaw River, se jettent dans l'océan en formant un réseau complexe de deltas et de zones humides. Ces îles font partie d'une longue chaîne qui s'étend sur plusieurs centaines de kilomètres le long de la côte Sud-Est des États-Unis, entre le Nord de la Floride et Myrtle Beach en Caroline du Sud.

L'accès aux Sea Islands depuis le continent est possible via deux routes :

• la route US21, au Nord, constitue l'accès principal aux différentes îles et agit comme une véritable épine dorsale, desservant les villes de Beaufort et Port Royal, avant de sillonner St. Helena Island pour rejoindre Hunting Island. Elle est souvent surnommée Sea Island Parkway.
• la route SC170 offre un accès par l'Ouest, en provenance de Savannah.

Parmi les îles principales des Sea Islands autour de Beaufort et Port Royal, on trouve :

• Port Royal Island, côté Ouest, qui abrite les deux principales villes de la région, à savoir Beaufort, centre névralgique, et Port Royal, un peu plus au Sud.
• Lady's Island, au centre.
• St. Helena Island, côté Est.
• Hunting Island, à l'extrémité Sud-Est, abritant le State Park du même nom.

L'archipel est complété de nombreuses autres îles, plus ou moins grandes, comme Parris Island (entièrement occupée par une base militaire), Coosaw Island, Morgan Island, Fripp Island...

Chaque île a sa particularité mais elles sont toutes ancrées dans un même paysage typique où forêts de pins, marais côtiers et plages de sable fin se côtoient.

Temps de visite

Une journée complète, avec nuit sur place, suffit pour découvrir l'essentiel des Sea Islands autour de Beaufort. Le secteur est relativement compact, ce qui limite considérablement les temps de trajet entre les différents points d'intérêt. La distance entre Beaufort et Hunting Island, par exemple, ne dépasse pas 30 kilomètres.

Cette proximité permet de combiner facilement plusieurs aspects de la région sans avoir à se presser. En l'espace de quelques heures, il est tout à fait possible de flâner dans les rues du quartier historique de Beaufort, de s'arrêter sur l'île de St Helena pour en apprendre davantage sur la culture Gullah Geechee et de terminer par une promenade ou un moment de détente sur les plages de Hunting Island.

À voir, à faire

Visualisez l'ensemble des points d'intérêt présentés ci-dessous sur cette carte.

Beaufort

Située en plein c&oeilg;ur des Sea Islands, Beaufort jouit d'un cadre naturel privilégié le long de Beaufort River. Cette situation exceptionnelle, qui offre une vue imprenable sur la rivière et les marais salants environnants, confère à la ville une atmosphère de détente et de sérénité.

L'endroit le plus prisé pour flâner est sans conteste Bay Street, sur le tronçon qui s'étend entre Church Street et Carteret Street. Cette artère principale longe directement Beaufort River et constitue le véritable cœur social de la ville. Juste à côté se trouve Waterfront Park, un espace vert parfaitement aménagé. Ce parc est l'endroit idéal pour faire une pause, s'asseoir sur un banc et observer le ballet des bateaux et des voiliers amarrés dans la marina, tout en profitant de la brise rafraîchissante qui souffle de la rivière.

Bay Street n'est pas seulement un belvédère sur l'eau ; c'est aussi une rue commerçante vivante et animée : bars et restaurants, boutiques indépendantes, galeries d'art, magasins d'antiquités, librairies... L'ambiance y est constamment chaleureuse et offre de nombreuses possibilités de s'arrêter pour faire du lèche-vitrine ou s'installer à la terrasse d'un café.

Beaufort est la deuxième plus ancienne de l'État, fondée en 1711, et son quartier historique, Beaufort Historic District, est sans doute l'attraction majeure de Port Royal Island, et peut justifier à lui seul une étape sur les Sea Islands. Classé monument historique national, ce secteur préserve une collection impressionnante de demeures d'avant-guerre (Antebellum), remarquablement conservées grâce à un coup du sort historique.

Le quartier, assez compact (un peu plus d'un km²), s'étend à la pointe Sud-Est de la ville, notamment au carrefour de Bay Street et Carteret Street, et se découvre idéalement à pied pour apprécier l'architecture et l'atmosphère unique des lieux.

L'architecture de Beaufort Historic District est un exemple vivant du mélange des styles populaires aux 18ème et 19ème siècles dans le Sud des États-Unis. Vous y trouverez des maisons dans les styles fédéral, néoclassique, grec revival et victorien, mais aussi une architecture locale, souvent qualifiée de "Beaufort Style", qui est une réponse directe aux conditions climatiques subtropicales du Lowcountry. La plupart des maisons historiques présentent deux caractéristiques majeures : elles sont surélevées sur de hauts soubassements et disposent de vastes vérandas, souvent sur deux niveaux, orientées vers le Sud pour capter la brise marine venue de la rivière.

Une particularité fascinante de la construction locale est l'utilisation du "tabby". Il s'agit d'une forme primitive de béton élaborée par les premiers colons, composée d'un mélange de chaux, de sable, d'eau et surtout de coquilles d'huîtres broyées. Ce matériau robuste constitue souvent les fondations et les murs du rez-de-chaussée de nombreuses bâtisses. Tabby Manse (Thomas Fuller House), situé sur Bay Street et construit en 1786, en est l'un des exemples les plus aboutis.

L'état de conservation exceptionnel de Beaufort s'explique paradoxalement par la Guerre de Sécession. En novembre 1861, peu après le début du conflit, les troupes de l'Union ont pris le contrôle de la ville. La population locale ayant fui précipitamment, l'armée fédérale a réquisitionné les grandes demeures vides pour y installer son quartier général du Département du Sud. Au lieu d'être brûlées ou détruites comme dans d'autres villes du Sud, ces maisons ont été converties en hôpitaux militaires, en bureaux ou en logements pour les officiers.

Sur Bay Street

E. A. Scheper House, au 1411 Bay Street, aurait été construite en 1896 avec des ornements victoriens élaborés. Achetée en 1938, elle a été presque entièrement reconstruite pour adopter le style néo-colonial visible aujourd'hui.

Edward Barnwell-Geddes Dowling House, au 1405 Bay Street, date d'environ 1815. Durant la guerre, son toit servait de station de signalisation pour communiquer avec les navires. Fait insolite, deux frères ennemis ont un jour partagé la maison en la divisant littéralement en deux, laissant des traces de clous encore visibles au sol. Elle a plus tard appartenu à James McTeer, un shérif local connu pour son intérêt pour la culture Gullah.

John Joyner Smith House, bien qu'adressée au 400 Wilmington Street, fait face à Bay Street. Construite en 1813 dans un style Fédéral, elle a été remaniée en style néo-grec. Un commandant militaire fédéral y a résidé avec son état-major pendant l'occupation.

William Ritchie House, au 1307 Bay Street, est une maison victorienne de 1883. Elle a été bâtie par un soldat du Connecticut venu pendant la guerre, qui tomba amoureux de la ville et décida de s'y installer définitivement.

General Stephen Bull House, au 1305 Bay Street, est une construction de 1910 située en hauteur sur la falaise (The Bluff). Elle est entourée d'une clôture en fonte dont le minerai proviendrait de Suède.

Charles Edward Leverette House, au 1301 Bay Street, date du début des années 1800. Son propriétaire était le recteur de la célèbre église Old Sheldon Church. Bien que confisquée pendant la guerre, la maison a été restituée au révérend sur pétition et est restée dans sa famille jusqu'en 1920.

Thomas Fuller House, plus connue sous le nom de Tabby Manse, se trouve au 1211 Bay Street. Construite en 1786 comme cadeau de mariage, c'est l'un des meilleurs exemples de construction en "tabby" (béton de coquilles d'huîtres). Ses murs épais et son sous-sol surélevé sont typiques de la région.

Robert Means House, au 1207 Bay Street, a été construite vers 1800 par un important marchand. Son imposante véranda à deux étages n'a été ajoutée qu'au début des années 1900.

John A. Cuthbert House, au 1203 Bay Street, construite vers 1810 dans un style Fédéral, a été remaniée dans les années 1930 avec des ajouts victoriens.

William Elliott House, ou The Anchorage, située au 1103 Bay Street, est une magnifique demeure de 1800. Utilisée comme hôpital par l'Union, elle a été grandement modifiée au début du 20ème siècle par l'ajout de stuc.

George Elliott House, au 1001 Bay Street, est une maison imposante sur sous-sol surélevé. Utilisée comme hôpital pendant la guerre, les soldats de l'Union se postaient à l'étage pour surveiller le port. Le porche du second étage a été ajouté à la fin du 19ème siècle.

À proximité, Cuthbert Scheper Simmer House, au 915 Port Republic Street, date de 1820. Bâtie sur une haute fondation en brique, elle a été agrandie en 1875 avec l'ajout d'une véranda à l'étage et d'une coupole. Durant la Guerre de Sécession, alors que la famille Cuthbert avait fui, l'armée fédérale a utilisé la maison comme boulangerie. La célèbre Harriet Tubman y a d'ailleurs fait du pain. La propriété conserve un jardin victorien et une citerne en sous-sol puisant l'eau à plus de 35 mètres de profondeur.

Verdier House, au 801 Bay Street, est un manoir de style Fédéral construit vers 1804 par John Mark Verdier, un riche marchand de coton. Elle a servi de quartier général à l'armée de l'Union de 1861 à 1865. C'est aujourd'hui la seule maison-musée du quartier ouverte quotidiennement au public.

Wallace House, au 611 Bay Street, a été construite en 1908 après le grand incendie de Beaufort déclenché par des enfants. C'est une maison en brique avec des doubles vérandas et des arches décoratives, devancée par une grille en fer forgé du début du 19ème siècle.

William Joseph Thomas House, au 607 Bay Street, est une structure victorienne de 1909. Elle est construite en blocs de béton imitant la pierre, transportés depuis Charleston. Ses larges fenêtres sont positionnées pour capturer la brise de la rivière.

Lewis Reeve Sams House, située au 601 Bay Street, est une maison de style Beaufort de trois étages construite en 1852. Ses vérandas sont soutenues par des colonnes doriques et ioniques. Quartier général du général Rufus Saxon pendant la guerre, elle a aussi servi de décor au film Le Prince des Marées.

Sur Craven Street

Milton Maxcy Secession House, au 1113 Craven Street, est le lieu historique où les premiers plans de la sécession du Sud ont été élaborés. Construite en 1810 comme école pour garçons, elle a été rénovée en style néo-grec dans les années 1850 par Edmund Rhett. Utilisée comme hôpital et bureau de paie par l'Union pendant la guerre, ses murs de sous-sol portent encore des graffitis de soldats.

William Fickling House, située au 1109 Craven Street, aurait été construite dans les années 1790 par un enseignant, bien que certaines théories la datent des années 1820. Elle a subi des rénovations avant et après la Guerre de Sécession.

W.J. Jenkins House, située au 901 Craven Street, a été érigée en 1845. C'est un exemple classique de maison de Beaufort aux proportions élégantes. Comme beaucoup d'autres dans le quartier, elle a été occupée par les troupes de l'Union durant le conflit civil.

Beaufort Arsenal, au 713 Craven Street, est un complexe dont la construction a débuté en 1795 pour abriter de la poudre et des armes. Reconstruit en 1852 par l'Artillerie Volontaire de Beaufort, une milice active depuis 1775, le bâtiment abrite aujourd'hui Beaufort History Museum. Dans la cour, on peut voir deux canons en laiton pris aux Britanniques en 1779, saisis par l'Union en 1861 puis restitués à la ville vers 1880.

Le bloc 500 de Craven Street présente un ensemble de maisons victoriennes construites dans les années 1880 et 1890. Ces demeures sont presque identiques dans leur conception et leur ornementation, témoignant de l'arrivée des nouvelles machines à bois à la fin du 19ème siècle qui ont permis de standardiser les éléments décoratifs.

The Castle, située au 411 Craven Street, est une imposante bâtisse de style Renaissance italienne construite pour le Dr Joseph Johnson en 1861. Faite de briques recouvertes de plâtre, la maison occupe un pâté de maisons entier et a servi d'hôpital militaire. Le Dr Johnson a pu racheter sa maison après la guerre pour 2000$. Le jardin abrite des chênes verts et deux oliviers anciens importés de Terre Sainte.

Sur The Point

Thomas Hepworth House, située au 214 New Street, est considérée comme la plus ancienne maison de Beaufort. Thomas Hepworth, juge en chef de la colonie, a obtenu ce terrain en 1717 avec l'obligation de bâtir dans les cinq ans. Ce cottage colonial à deux étages, d'influence hollandaise, repose sur des fondations en "tabby" dont les ouvertures de ventilation auraient servi de meurtrières contre les attaques indiennes. Au fil du temps, elle a servi d'école, de loge maçonnique et de quartier général politique avant d'être restaurée en résidence familiale dans les années 1950.

George Mosse Stoney House, au 500 Port Republic Street, a été construite vers 1823 par le Dr Stoney pour sa femme. Initialement constituée d'une seule pièce, elle a reçu des ajouts de style néo-grec vers 1840. Si le porche sur la rue est modeste, les façades latérales et arrière s'ouvrent sur de larges galeries conçues pour capter la brise de la rivière.

William Wigg Barnwell House, au 501 King Street, a été sauvée de la démolition par la fondation historique locale. Utilisée comme l'Hôpital de l'Union n°4 pendant la guerre, elle a servi plus tard d'école et d'appartements. Elle a été restaurée par un célèbre antiquaire de Savannah, Jim Williams.

F.W. Sanders House, au 411 King Street, a été construite en 1910 après que la structure originale a brûlé lors de l'incendie de 1907. Construite en pin, elle se distingue par ses boiseries intérieures en acajou.

Edward Means House, au 604 Pinckney Street, est un manoir en brique construit entre 1855 et 1857. Utilisée comme l'Hôpital de l'Union n°2, elle possède des cheminées en marbre et un escalier en spirale flottant. Ses porches sont orientés au sud pour capter les brises dominantes.

Paul Hamilton House, ou The Oaks, est située au 100 Laurens Street. Cette maison de style italianisant construite en 1855 est entourée de grands chênes et de vastes porches sur trois côtés. Abandonnée en 1861, elle devint l'Hôpital de l'Union n°1. Après la guerre, les citoyens locaux se sont cotisés pour aider l'ancien propriétaire à racheter sa maison lors d'une vente aux enchères.

Berners Barnwell Sams House, au 201 Laurens Street, date de 1852. De style renouveau classique, elle arbore des colonnes doriques massives et un toit plat surmonté d'une balustrade. Elle a servi d'hôpital militaire, et ses dépendances comprenaient autrefois une cuisine, une forge et des logements pour les domestiques.

Edgar Fripp House, connue sous le nom de Tidalholm, se trouve au 1 Laurens Street. Bâtie en 1853 comme résidence d'été dans un style italianisant, elle est presque entourée par la rivière. Elle a servi d'Hôpital de l'Union n°7. Une légende raconte qu'un Français sympathique au Sud l'a rachetée aux enchères après la guerre pour rendre le titre de propriété à la famille Fripp avant de repartir en France.

Elizabeth Hext House, au 207 Hancock Street, construite en 1720, est une autre des plus anciennes maisons de Beaufort. Perchée sur une haute fondation en tabby, elle est restée dans la même famille jusqu'en 1864, date à laquelle elle a été vendue par la commission fiscale pour 640$.

John Archibald Johnson House, au 804 Pinckney Street, est une maison de trois étages construite dans les années 1850. Endommagée dans les années 1970 et menacée de démolition, elle a été sauvée et restaurée. Ses larges piazzas sont accessibles depuis plusieurs pièces pour faciliter la ventilation en été.

Talbird-Sams House, au 313 Hancock Street, est un exemple simple de l'architecture de Beaufort, construit vers 1786. Elle a fait partie de l'Hôpital de l'Union n°3 durant la Guerre de Sécession.

Robert Smalls House, au 511 Prince Street, est historique à double titre. Robert Smalls y est né esclave en 1839. Durant la guerre, il est devenu un héros de l'Union en dérobant un navire confédéré, le CSS Planter. Après la guerre, devenu le premier membre afro-américain du Congrès, il est retourné à Beaufort et a acheté cette maison où il avait servi comme esclave.

Daniel Hingston Bythewood House, au 711 Prince Street, construite en 1792 par un capitaine de mer britannique devenu missionnaire, repose sur une fondation en tabby et est flanquée de cheminées. C'est un bel exemple du style ancien de Beaufort.

Frederick Fraser House, au 901 Prince Street, date de 1803. Elle présente une fondation surélevée et des doubles vérandas accessibles par un double escalier. L'extérieur est en brique recouverte de stuc travaillé pour imiter des blocs de maçonnerie.

Beaufort History Museum est un musée qui offre une plongée complète dans l'histoire de la région. Installé dans l'Arsenal historique datant de 1798, un bâtiment en brique et tabby chargé d'histoire militaire, le musée présente de manière claire et accessible des expositions qui retracent le passé riche et complexe de Beaufort et de la région du Lowcountry.

Le bâtiment lui-même est une pièce maîtresse qui témoigne des différents conflits auxquels il a participé, notamment la guerre d'Indépendance américaine et la guerre de Sécession. Cet édifice, facilement reconnaissable à sa façade jaune et à son architecture de style néo-gothique aux allures de forteresse avec ses créneaux, a été reconstruit sous sa forme actuelle en 1852. Il servait autrefois de quartier général à l'Artillerie Volontaire de Beaufort, une milice locale dont les racines remontent à l'époque coloniale.

Une fois à l'intérieur, l'exposition permanente propose un voyage chronologique couvrant plus de 500 ans d'histoire. Dès l'entrée, des canons d'époque de la guerre civile, ainsi que des armes capturées lors de différentes batailles, accueillent les visiteurs et placent tout de suite dans le contexte historique. Les expositions couvrent de nombreux thèmes. Le parcours débute par la présentation des populations amérindiennes qui peuplaient les Sea Islands bien avant l'arrivée des Européens. Il détaille ensuite les premières tentatives d'exploration et de colonisation par les Espagnols et les Français au 16ème siècle autour de Port Royal Sound, soulignant l'importance stratégique de ce port naturel profond, sans oublier les périodes de plantation de riz, d'indigo et de coton, ainsi que le développement des industries locales liées à la pêche, la crevette ou l'ostréiculture.

Le musée consacre une large part de sa collection à la période "Antebellum", l'ère précédant la Guerre de Sécession. On y découvre comment l'économie locale s'est bâtie sur la culture du coton "Sea Island", réputé pour sa qualité, et sur le système esclavagiste qui le soutenait. Des objets du quotidien, des photos d'époque et des textiles illustrent la vie des riches planteurs ainsi que celle des esclaves qui ont façonné le paysage agricole des îles.

La section dédiée à la Guerre de Sécession est particulièrement éclairante. Elle explique la situation unique de Beaufort, occupée par les troupes de l'Union dès novembre 1861, soit au tout début du conflit. Cette occupation précoce a donné lieu à la "Port Royal Experiment", une initiative sociale majeure présentée dans le musée, qui visait à préparer les anciens esclaves à la liberté, à l'éducation et à la propriété foncière bien avant la fin officielle de la guerre.

Le parcours se termine par l'histoire moderne de la région, en mettant l'accent sur le développement des industries locales comme l'exploitation du phosphate et du bois, ainsi que sur l'installation des bases militaires majeures, notamment le célèbre centre de recrutement des Marines de Parris Island.

Les visites sont enrichies par des guides bénévoles passionnés, qui racontent avec précision et pédagogie les événements et anecdotes faisant la renommée de Beaufort. Le musée propose également des programmes éducatifs et des événements spéciaux qui permettent aux visiteurs de s'immerger davantage dans l'histoire locale. Que ce soit pour comprendre l'impact de la guerre civile sur la région ou découvrir la culture Gullah, le musée offre une expérience complète et enrichissante pour tous les curieux, sans jargon compliqué ni formalisme excessif.

• 713 Craven Street
• Du mardi au samedi, de 10h à 16h (15h le samedi)
• 8$ par adulte, gratuit pour les moins de 18 ans
• beauforthistorymuseum.wildapricot.org

Port Royal

Situé au cœur de la petite ville de Port Royal, Cypress Wetlands offre une immersion surprenante dans la nature sauvage du Lowcountry. Ce qui ressemble depuis la route à un simple parc urbain se révèle être une zone humide qui s'étend sur environ 3 hectares, protégée pour préserver la richesse de sa faune et de sa flore locale.

Le site est constitué d'un marais d'eau douce où dominent les cyprès chauves et les tupelos. Ces grands arbres, reconnaissables à leur base élargie et aux racines aériennes appelées "genoux" qui émergent de l'eau, sont lourdement drapés de mousse espagnole. Un réseau bien entretenu de passerelles en bois et de sentiers pavés permet de traverser cet écosystème en toute sécurité, en marchant littéralement au-dessus de l'eau et de la végétation aquatique.

Pour découvrir Cypress Wetland, garez-vous sur Richmond Avenue ou Paris Avenue. Plusieurs places de parkings, gratuites, sont présentes le long de ces rues et offrent un accès direct à la réserve.

La visite est relativement rapide et ne demande aucun effort physique. Le tour complet du site peut s'effectuer en une trentaine de minutes, mais les amateurs de nature y passeront volontiers plus de temps. L'accès au site est gratuit, et le sentier, une boucle d'un kilomètre autour du marais, est plat, ce qui le rend praticable pour les poussettes et les fauteuils roulants. C'est une étape idéale tôt le matin ou en fin d'après-midi, lorsque la chaleur retombe et que les animaux sont les plus actifs.

Car l'intérêt principal de Cypress Wetlands réside dans sa faune exceptionnelle, particulièrement visible. C'est un lieu de nidification très actif pour de nombreuses espèces d'oiseaux. Au printemps, les arbres se couvrent de nids, offrant un spectacle permanent où l'on peut observer de très près des grandes aigrettes, des hérons, des ibis blancs, des cormorans ou des bihoreaux gris en train de nourrir leurs petits. Les photographes apprécient particulièrement la proximité avec les oiseaux, qui semblent ici moins farouches qu'en pleine nature sauvage.

Les eaux sombres du marais abritent quant à elles une population résidente d'alligators. Il est fréquent de les voir immobiles à la surface de l'eau ou se reposant sur les berges ensoleillées, souvent accompagnés de nombreuses tortues qui s'entassent sur les troncs d'arbres morts. Malgré la présence de ces reptiles, la promenade est sécurisée tant que l'on reste sur les chemins balisés.

Si une bonne partie du parcours s'effectue sur les berges aménagées de la zone humide, la section la plus immersive est sans doute celle où le chemin se transforme en un long pont en bois suspendu. Cette structure permet de s'éloigner des rives pour se retrouver littéralement au milieu des eaux du marais. C'est l'occasion unique d'observer les cyprès et les tupelos de très près, ainsi que la faune sauvage.

Le site dispose de deux plateformes situées sur les côtés Est et Ouest du marais. Ces structures surélevées offrent une vue dégagée sur l'ensemble du plan d'eau et permettent de faire une pause et d'observer tranquillement les oiseaux, alligators et tortues.

À la pointe Sud de Port Royal, le long de Battery Creek, Port Royal Boardwalk & Observation Tower constituent une halte agréable si vous explorez la région.

La promenade est située tout au bout de Sand Beach Road. L'accès et le stationnement sont gratuits.

La promenade, constituée d'un long ponton en bois et connue localement sous le nom de Henry Robinson Boardwalk, longe le Battery Creek sur 500 mètres, offrant une balade tranquille et revigorante. C'est un lieu très apprécié des locaux pour une petite marche, un jogging ou même une simple pause pour profiter de la brise côtière.

En vous baladant, vous aurez une vue imprenable sur les vastes marais salants et les eaux de la rivière qui se jettent un peu plus loin dans Beaufort River. L'atmosphère y est reposante, avec l'air marin souvent rafraîchi par une brise légère.

À l'extrémité Ouest de la promenade, se trouve une magnifique tour d'observation, haute de quatre étages, qui offre un point de vue panoramique exceptionnel que vous ne trouverez nulle part ailleurs dans les environs. Au sommet, vous serez récompensé par un panorama à 360 degrés sur des kilomètres à la ronde.

De là-haut, vous pourrez admirer la jonction entre Battery Creek et le Beaufort River, apercevoir Parris Island et, par temps clair, distinguer de nombreux détails du paysage naturel préservé du Lowcountry. C'est l'endroit idéal pour la photographie, notamment pour capter des vues mémorables au lever ou au coucher du Soleil.

Gardez l'œil ouvert, car il n'est pas rare d'apercevoir des dauphins jouant ou chassant dans les eaux de la rivière. Les passionnés d'oiseaux seront ravis : la zone est riche en espèces côtières, allant des échassiers le long de la berge aux rapaces planant au-dessus. On peut notamment y observer des pélicans bruns, des balbuzards pêcheurs et des pygargues à tête blanche.

La petite plage de Sands Beach, côté Est, est populaire pour la recherche de dents de requin et de coquillages, la pêche, ainsi que pour la mise à l'eau de petits bateaux ou kayaks.

St. Helena Island

Penn Center se trouve au cœur de St Helena Island, à 7 miles à l'Est de Beaufort. Ce site incarne un pan majeur de l'histoire afro-américaine et de la culture Gullah-Geechee dans la région du Lowcountry. À la fois discret et chargé de mémoire, Penn Center offre une expérience immersive dans un campus historique qui s'étend sur près de 20 hectares, accueillant aujourd'hui les visiteurs pour une découverte approfondie de son héritage et de ses bâtiments remarquablement préservés.

Fondé en 1862 pendant la Guerre de Sécession, Penn Center fut initialement connu sous le nom de Penn School, l'une des toutes premières écoles établies dans le Sud des États-Unis pour l'éducation des anciens esclaves affranchis. Porté par l'engagement des abolitionnistes nordistes et des communautés locales, le site a progressivement évolué en un centre de formation, puis en lieu de mémoire et de préservation des traditions Gullah-Geechee, un peuple issu des descendants d'esclaves africains dans les îles de la Caroline du Sud.

Les visiteurs sont accueillis au Visitor Center, point d'entrée du campus, qui distille toutes les informations nécessaires pour organiser une visite adaptée à chacun. Le site abrite également un musée dédié à l'histoire de Penn Center et à la culture Gullah-Geechee. Ce musée expose des photographies, des archives, des objets du quotidien et des témoignages qui permettent de mieux comprendre les conditions de vie, le parcours des anciens élèves et l'évolution de la communauté locale.

La visite du site inclut également la découverte du campus, qui compte 25 bâtiments historiques, chacun ayant contribué à l'éducation, à la vie sociale ou à la sauvegarde du patrimoine culturel afro-américain. Ces constructions modestes, souvent peintes dans des tons clairs et entourées de chênes centenaires, racontent l'histoire de Penn School, des dortoirs aux salles de classe. C'est en déambulant ici que l'on prend véritablement la mesure de l'ampleur de ce projet éducatif visionnaire.

Au-delà de son rôle éducatif, Penn Center a servi de lieu de retraite et de forum de discussion essentiel pour les leaders et les activistes du Mouvement des Droits Civiques dans les années 1960. Des figures emblématiques comme Martin Luther King Jr. venaient y planifier des stratégies cruciales loin de l'agitation urbaine, ce qui lui a valu le surnom de Freedom Home. Ce passé fait du site une véritable icône de la lutte pour l'égalité.

Outre la visite du musée et du campus, Penn Center propose régulièrement des événements culturels, des ateliers et des conférences sur le campus. Ce lieu reste aujourd'hui un pilier de la transmission de la culture Gullah-Geechee, tout en étant ouvert à tous ceux qui souhaitent comprendre l'histoire de la région.

Hunting Island

Situé à l'extrémité Est des Sea Islands de Beaufort, Hunting Island State Park est une destination incontournable pour les amateurs de plages et de nature préservée. Cette île-barrière offre près de 8 kilomètres de littoral, dont une grande partie se compose de larges plages de sable fin. Contrairement aux stations balnéaires voisines, Hunting Island a conservé un caractère résolument sauvage et naturel, faisant de ce parc d'État l'un des plus visités de la région.

Le point de repère le plus iconique de Hunting Island est sans conteste son phare historique. Construit en 1859, puis reconstruit en 1875 suite aux dommages de la Guerre de Sécession, ce phare est l'un des rares de Caroline du Sud à être ouvert au public pour l'ascension. Monter les 167 marches de sa tour offre une vue panoramique absolument spectaculaire sur la forêt maritime, les marais salants, et bien sûr, l'océan Atlantique.

L'intérieur de l'île est un véritable paradis pour les explorateurs. Hunting Island est traversée par un vaste réseau de sentiers qui permet de s'immerger dans une nature sauvage dominée par la forêt maritime et les zones de lagunes et de marais. Ces sentiers, faciles et bien entretenus, vous mèneront notamment vers la célèbre Boneyard Beach, une plage jonchée de troncs d'arbres blanchis, ou vers des plateformes d'observation idéales pour surprendre la faune locale, notamment les nombreuses espèces d'oiseaux qui vivent sur la côte.

Lire le guide complet sur Hunting Island State Park

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Campings

Vous trouverez de nombreux campings privés sur St. Helena Island. Pour une expérience plus immersive et naturelle, l'option à privilégier est le camping de Hunting Island State Park, sur l'île du même nom.

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Météo

Altitude moyenne : 3 mètres

Cartes

Carte interactive des Sea Islands

Liens

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Port Royal

Aux alentours

Les Sea Islands jouissent d'une position idéale pour quiconque explore la côte Atlantique du Sud des États-Unis. Elles se trouvent à mi-chemin entre deux des villes historiques les plus célèbres de la région. À environ 45 miles au Sud, on retrouve Savannah, en Géorgie, et à environ 70 miles au Nord, se trouve Charleston. Les îles sont donc une étape parfaite entre les deux villes.

En remontant vers le Nord, ne manquez pas de faire un détour par les ruines pittoresques de la vénérable Old Sheldon Church Ruins, un site historique saisissant.

Par dommm063
Mis à jour le 27 novembre 2025