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Tumacácori National Historical Park

Tumacácori National Historical Park est un site historique situé dans le comté de Santa Cruz, en Arizona. Créé le 6 août 1990, ce parc a pour mission de préserver trois anciennes missions espagnoles fondées à l'époque coloniale (18ème et 19ème siècles) dans une région que les Espagnols appelaient la Pimería Álta, ou "terre des hauts Pimas".

Le site, géré par le National Park Service, offre une plongée fascinante dans le patrimoine culturel et religieux du Sud-Ouest américain.

Tumacácori National Historical Park protègent et met en valeur trois missions :

  • San José de Tumacácori : fondée en 1691 par le célèbre missionnaire jésuite Eusebio Francisco Kino, cette mission, initialement appelée San Cayetano del Tumacácori, est la plus connue et la mieux préservée des trois. Elle servit de centre spirituel et communautaire pour les populations autochtones Pimas et les colons espagnols.
  • Los Santos Ángeles de Guevavi : également fondée par le père Kino en 1691, cette mission se trouve à une quinzaine de kilomètres au Sud de Tumacácori. Elle joua un rôle clé dans l'évangélisation de la région.
  • San Cayetano de Calabazas : plus tardive, cette mission fut établie en 1756 par le père jésuite Francisco Pauer. Bien que moins connue, elle témoigne des efforts continus pour implanter la culture et la foi espagnoles dans la région.

Les missions de Tumacácori furent des lieux de rencontre entre les missionnaires jésuites (puis franciscains) et les communautés autochtones. Ces sites étaient non seulement des centres religieux, mais aussi des lieux d'échanges culturels et économiques. Entre 1691 et 1848, des milliers de baptêmes furent célébrés ici, symbolisant l'expansion de la foi catholique dans le Sud de l'Arizona.

Cependant, l'histoire de ces missions ne fut pas sans difficultés. Les attaques, les maladies et les conflits entre colons et autochtones affaiblirent ces établissements. En 1848, après des décennies de déclin, la mission de Tumacácori fut abandonnée, marquant la fin d'une époque.

Tumacácori National Historical Park conserve et met en lumière l'histoire riche et complexe des missions espagnoles. Ce site témoigne de leur rôle crucial dans la transformation des communautés amérindiennes de la Pimería Alta, ainsi que de leur influence durable sur la culture et les traditions du Sud-Ouest américain. Au-delà de l'Histoire avec un grand H, le parc raconte aussi les petites histoires humaines, celles des missionnaires, des peuples autochtones et des colons, dont les vies se sont entremêlées dans un contexte de rencontres, de conflits et d'adaptation culturelle.

Tumacácori National Historical Park
Tumacácori National Historical Park
(© joelle21, roadtrippin.fr)

Histoire

L'origine exacte du nom Tumacácori reste inconnue. Il s'agit d'une transcription anglaise dérivée d'une version espagnole d'un ou plusieurs mots en langue O'odham. Le missionnaire Eusebio Francisco Kino, en arrivant dans la région, a tenté de retranscrire ce que les habitants locaux lui expliquaient, mais avec les limites de compréhension et de traduction de l'époque.

À cette époque, l'orthographe était bien moins rigoureuse et standardisée qu'aujourd'hui, et le nom de Tumacácori a évolué au fil des ans. La première mention écrite remonte à janvier 1691, lorsque Kino baptisa le site sous le nom de San Cayetano de Tumagacori.

L'histoire de Tumacácori s'étend sur plusieurs siècles, tissant un riche enchevêtrement de cultures à travers les continents. Chaque époque a laissé sa marque sur ce lieu unique, façonné par des histoires de joie et de tristesse, de labeur et de loisirs.

Les grandes dates de l'histoire de Tumacácori

Les débuts des missions jésuites en Amérique du Nord

1572 : Les missionnaires jésuites tentent d'établir des missions en Floride et dans la baie de Chesapeake, mais ces initiatives échouent en raison de l'hostilité des autochtones, qui tuent plusieurs missionnaires. Une rébellion dans une mission située dans l'actuelle Caroline du Sud incite les jésuites à se concentrer sur la Nouvelle-Espagne.

Expansion dans la Pimería Alta

1687 : Le Père Eusebio Francisco Kino devient le premier missionnaire jésuite assigné en permanence à la Pimería Alta, une région habitée par les O'odham (appelés "Pimas" par les Espagnols). Cette zone, couvrant le Sud de l'Arizona actuel et le Nord de Sonora (Mexique), se distingue par ses vallées fertiles.

1691 : Le Père Kino visite Tumacácori et Guevavi à la demande des O'odham. Impressionné par ces terres et leurs habitants, il décide d'y établir des missions : San Cayetano de Tumacácori et Los Santos Ángeles de Guevavi.

1751 : Une rébellion des O'odham éclate dans la Pimería Alta, causant la mort de plus de 100 personnes et des destructions dans plusieurs missions, dont celles de Tumacácori et Guevavi, temporairement abandonnées.

1753 : Pour sécuriser la région, un presidio est construit à Tubac, et la mission de Tumacácori est déplacée à l'Ouest de la rivière. Son nom devient San José de Tumacácori.

Transition des jésuites aux franciscains

1767/1768 : Les jésuites sont expulsés de la Nouvelle-Espagne par ordre royal, et les franciscains prennent le relais dans leurs missions.

1771 : Le siège de la mission est transféré de Guevavi à Tumacácori, qui reçoit pour la première fois un prêtre résident. Les franciscains rénovent l'église, construisent des habitations pour les O'odham et fortifient le site.

Mission San José de Tumacácori
Mission San José de Tumacácori
(NPS)

Déclin et difficultés sous la domination mexicaine

1800 : Les franciscains entreprennent la construction d'une église plus grande à Tumacácori, mais les travaux sont rapidement interrompus par manque de fonds.

1801 : Une attaque Apache détruit presque tout le bétail de Tumacácori.

1821 : L'indépendance du Mexique met fin au soutien financier espagnol pour les missions, entraînant une interruption des travaux.

1823 : Les travaux de l'église de Tumacácori reprennent dans ce qui sera la dernière phase de construction.

1828 : Une loi mexicaine expulse les Espagnols nés en métropole, entraînant une pénurie de prêtres.

Abandon et intégration dans les États-Unis

1848 : La guerre américano-mexicaine perturbe les approvisionnements. Les attaques apaches et un hiver rigoureux forcent les derniers habitants à quitter Tumacácori.

1853 : L'achat Gadsden (acquisition par les États-Unis de terres vendues par le Mexique) intègre la région, dont Tumacácori, aux États-Unis.

Protection et restauration

1908 : Le président Theodore Roosevelt désigne le site de Tumacácori comme National Monument, grâce à un don de terres par Carmen Mendez, une agricultrice locale.

1935 : Deux prêtres franciscains enterrés à Tumacácori sont exhumés et réinhumés à San Xavier.

1937 : Construction d'un centre d'accueil et d'un musée dans le style des missions traditionnelles.

Création du parc historique national

1990 : Le Congrès crée Tumacácori National Historical Park, englobant les missions de Guevavi, Calabazas et Tumacácori.

2002 : Le parc est étendu avec l'ajout de 310 acres, incluant le verger historique, un tronçon de la rivière Santa Cruz et une section de Juan Bautista de Anza Trail.

Mission San José de Tumacácori
Mission San José de Tumacácori
(© joelle21, roadtrippin.fr)

Les principaux protagonistes

Les O'odham : les premiers habitants de Tumacácori

Les O'odham, peuple autochtone aux origines anciennes et à la culture riche, furent les premiers habitants de Tumacácori. Leur territoire ancestral s'étendait sur des milliers de kilomètres carrés, couvrant le Sud de l'Arizona et le Nord de l'État mexicain de Sonora. Dans leur langue, "O'odham" signifie "peuple". Les Espagnols, lors de leur arrivée, différencièrent les O'odham en deux groupes selon leur environnement : ceux vivant le long des rivières furent appelés "Pima" et ceux habitant dans les zones désertiques furent nommés "Papago".

Ces derniers sont aujourd'hui connus sous le nom de Tohono O'odham, ou "peuple du désert". Pacifiques par nature, les O'odham ne recouraient à la violence que pour se défendre. Ils étaient des agriculteurs ingénieux, utilisant l'irrigation par inondation pour cultiver des denrées essentielles comme le maïs, les haricots et les courges. Leur savoir-faire artisanal, notamment dans la vannerie, reste célèbre : autrefois vitale pour collecter et stocker la nourriture, cette tradition perdure aujourd'hui grâce aux mêmes techniques ancestrales de collecte et de tissage.

Les Yaqui (Yoeme)

Le peuple Yaqui, également connu sous le nom de Yoeme, joua un rôle important dans les missions, notamment à Tumacácori. Collaborant étroitement avec les Espagnols et les O'odham, ils contribuèrent à la vie quotidienne et spirituelle des communautés. Leur culture riche et résiliente continue d'influencer la région à ce jour.

Les Apaches

Les Apaches, peuple d'origine athabaskane, arrivèrent tardivement dans la région de la Pimería Alta. Leur culture et leur présence laissèrent une marque indélébile sur l'histoire locale. Bien que souvent perçus comme des adversaires dans le contexte des missions et des colonies espagnoles, les Apaches étaient un peuple profondément connecté à leur environnement, adoptant des stratégies de subsistance adaptées aux défis de leur territoire.

Les prêtres

La Pimería Alta vit passer un grand nombre de prêtres missionnaires, chacun apportant sa vision et sa mission. Certains restèrent pendant des décennies, travaillant patiemment à évangéliser et à établir des relations avec les peuples autochtones. D'autres, moins constants, passèrent rapidement, marquant la région de manière plus éphémère. Ces figures religieuses furent centrales dans la transformation culturelle et spirituelle de la région, souvent controversée mais indéniablement marquante.

Les soldats et militaires

Les missions étaient fréquemment accompagnées de "presidios", des fortifications où résidaient des soldats en uniforme espagnol. Ces militaires avaient pour mission de protéger les frontières et d'assurer la sécurité des colonies et des missions. Leur présence ajouta une dimension militaire à ce qui était souvent perçu comme un effort religieux et agricole, soulignant les enjeux stratégiques de cette région frontalière.

Les femmes

Bien que peu documentée, la vie des femmes joua un rôle fondamental dans les missions et les colonies. Elles étaient des piliers de la communauté, s'occupant des tâches domestiques, participant aux récoltes et contribuant à la transmission des savoirs et des traditions. Leur quotidien, bien qu'absent des récits officiels, était rempli de défis, de responsabilités et d'émotions, reflétant une humanité comparable à celle que nous vivons aujourd'hui.

Situation

Tumacácori National Historical Park se situe à une cinquantaine de miles au Sud de Tucson, le long de l'Interstate 19 qui relie la ville à Nogales. Voir le plan de situation de Tumacácori National Historical Park.

L'adresse exacte est 1891 I-19 Frontage Road, à Tumacacori. Il suffit de sortir de l'Interstate 19 à l'échangeur 29 pour accéder au parc.

Tumacácori National Historical Park se divise en 3 secteurs :

  • Tumacácori Mission Unit, le secteur le plus important et le mieux aménagé. Situé près de l'échangeur 29, le site accueille un Visitor Center, un musée et la mission San José de Tumacácori.
  • Calabazas Mission Unit, situé à une dizaine de miles plus au Sud, toujours le long de l'Interstate 19 (échangeur 17), qui protège les ruines de la mission San Cayetano de Calabazas.
  • Guevavi Mission Unit, localisé à 5 miles au Sud-Est de Calabazas Mission Unit, le long de River Road, qui abrite les ruines de la mission Los Santos Ángeles de Guevavi.

Notez que les missions San Cayetano de Calabazas et Los Santos Ángeles de Guevavi ne sont pas libres d'accès et ne se découvrent que dans le cadre de visites guidées par un Ranger.

Tumacácori Mission Unit est ouvert tous les jours de l'année, de 9h à 17h. L'accès au Visitor Center et au musée, et la découverte de la mission (église, couvent, bâtiments et jardins) n'est possible que durant ces horaires.

L'entrée dans le parc est payante : 10$ par personne de plus de 16 ans. Le pass America the Beautiful est accepté.

Temps de visite

Comptez deux heures pour découvrir tranquillement le site de Tumacácori, qui compte un musée et plusieurs bâtiments historiques.

À voir, à faire

Visualisez l'ensemble des points de vue et randonnées présentés ci-dessous sur cette carte.

Tumacácori Mission Unit

Le secteur préservant les ruines et reliques de la mission San José de Tumacácori est le mieux aménagé et le plus intéressant à visiter.

Un grand parking se situe le long de la route, permettant d'accéder au site en passant par le Visitor Center, qui fait aussi office de musée et de librairie.

Un plan du site, en anglais, vous sera remis à l'entrée. Une description en français est disponible sur demande.

Un livret de visite autoguidée est disponible en prêt ou en achat.

La visite du parc est libre. Des visites guidées sont proposées à 11h00, de janvier à mars. D'autres tours peuvent être disponibles à d'autres moments et d'autres saisons en fonction des disponibilités des Rangers.

Tumacácori Visitor Center

Tumacácori Visitor Center
Tumacácori Visitor Center

Presque immédiatement après la création du monument national de Tumacácori en 1908, un Visitor Center et un musée ont été envisagés. En 1935, un groupe de spécialistes du NPS (archéologue, photographe, naturaliste et architectes) a été envoyé pour étudier les sites de plusieurs missions espagnoles dans la région de Sonora (Mexique), collectant des données architecturales à utiliser dans la construction du musée de Tumacácori, afin de l'intégrer le mieux possible dans son environnement.

Tumacácori Visitor Center
Tumacácori Visitor Center

De nombreuses caractéristiques architecturales et détails des missions de Sonora ont été incorporés dans le bâtiment du musée comme par exemple :

  • le motif de l'entrée principale est inspiré de l'entrée de Cocóspera,
  • les portes d'entrée sculptées imitent les portes sculptées de San Ignacio,
  • d'autres portes du bâtiment sont similaires aux portes à panneaux de Caborca,
  • la fenêtre grillagée en bois sur la façade est typique des fenêtres grillagées que l'on trouve dans de nombreuses missions,
  • le plafond à poutres apparentes du hall, avec des corbeaux sculptés, est similaire au plafond de la nef d'Oquitoa,
  • le confessionnal lambrissé d'Oquitoa a fourni le détail du comptoir du hall...

À l'extérieur du bâtiment, un petit jardin construit en 1939 à la suite du "New Deal", mêlant la tradition espagnole aux cultures locales. On y retrouve donc des herbes, comme le romarin, le thym et le myrte mais aussi des arbres fruitiers comprennent l'abricotier, l'olivier et la grenade mais aussi le poivrier des moines... Vous pourriez avoir la chance d'y croiser un petit colibri.

Jardin du Visitor Center
Jardin du Visitor Center
(© joelle21, roadtrippin.fr)

Une pièce accueille une statue du Père Eusebio Francisco Kino, cartographe et astronome, né en 1645 dans ce qui est aujourd'hui le Nord de l'Italie.

Statue de Kino
Statue de Kino
(© joelle21, roadtrippin.fr)

Il a dessiné les premières cartes précises de cette région, connue sous le nom de "Pimería Alta" (les hautes terres du Pima), du golfe de Californie et de la Basse-Californie.
Grâce à sa contribution, de nouvelles cultures, en particulier le blé, et l'élevage d'animaux domestiques, tels que les bovins et les moutons, se sont mêlés aux habitudes locales.
Il a entretenu de bonnes relations avec les peuples autochtones parmi lesquels il a travaillé. Il traita les O'odham avec respect et apprit leur langue. À leur tour, les O'odham et d'autres groupes tribaux considérèrent affectueusement Kino comme un leader et un défenseur. Il participa à la fondation de 24 missions.

À proximité, vous pourrez admirer une maquette de la mission à son apogée, avec une représentation des différents bâtiments, des jardins et des vergers.

Maquette de la mission
Maquette de la mission
(© joelle21, roadtrippin.fr)

Une mission était bien plus qu'une église. La communauté comprenait des logements pour les résidents et le prêtre, des ateliers, des salles de classe, un cimetière, une chapelle mortuaire, un système d'irrigation, des jardins, des vergers et des pâturages...
L'objectif de la colonisation espagnole était de transformer la Nouvelle-Espagne pour qu'elle reflète l'Espagne "européenne". Tous les aspects de la vie quotidienne devaient être modifiés : nourriture, langue, vêtements, agriculture et religion. Les missions servaient de centres résidentiels et éducatifs où les peuples autochtones adoptaient un mode de vie européen. Initialement, les prêtres missionnaires prévoyaient de partir après dix ans, une fois la communauté autonome, mais cela a souvent pris bien plus de temps.
Le village de Tumacácori, habité par les O'odham, a rapidement évolué pour devenir un site missionnaire important. Les O'odham, rebaptisés "Pima" et "Papago", ont vu leur culture transformée : ils ont reçu des noms espagnols, des vêtements et des emplois à la manière espagnole. Ils ont délaissé la chasse pour l'élevage et ont cultivé des arbres fruitiers introduits par les colons.
Aujourd'hui, les O'odham portent encore les traces de la colonisation. Leur histoire, non écrite, se transmet par la tradition orale, nécessitant respect et compréhension pour être explorée. Les descendants des communautés missionnaires vivent toujours dans la région.

La salle où est exposée cette maquette offre une magnifique vue sur l'église de San José de Tumacácori.

Mission San José de Tumacácori
Mission San José de Tumacácori

Tumacácori Museum

Tumacácori Museum
Tumacácori Museum
(NPS)

Accolé au Visitor Center, Tumacácori Museum est un bâtiment historique conçu dans les années 1930 dans le style Revival colonial espagnol. Le musée expose des objets, des photographies et des récits qui permettent aux visiteurs de mieux comprendre la vie dans les missions et l'impact de l'époque coloniale sur les populations locales.

Dès l'entrée, une photographie de la rivière Santa Cruz au coucher du Soleil présente le thème de l'ensemble du musée : "Toujours en train de changer, toujours le même".

Tumacácori Museum
Tumacácori Museum
(© joelle21, roadtrippin.fr)

Le musée relate bien sûr les différentes époques : préhistoire, tribus indiennes, époques jésuite puis franciscaine...

Les statues originales en bois qui se trouvaient dans les niches de l'église, il y a plus de 100 ans, peuvent être vues aujourd'hui dans ce musée.

Statue de San Cayetano
Statue de San Cayetano
(NPS)

Mais les véritables petits trésors sont sûrement les dioramas créés dans les années 1930, dans le cadre du New Deal, pour faire travailler les artisans californiens. Ceux-ci utilisaient des squelettes métalliques qu'ils recouvraient de cire. Ces figurines portent de vrais vêtements et de vrais cheveux.

Le premier diorama représente l'arrivée du Père Kino dans la Santa Cruz Valley. Les prêtres jésuites, à commencer par le Père Kino, ont été les premiers Européens à entrer en contact avec les O'odhams. Parcourant de grandes distances à cheval, ils ont voyagé à travers la Pimería Alta dans le cadre de leur mission visant à apporter le christianisme et la culture espagnole aux peuples autochtones.

Kino Diorama
Kino Diorama
(NPS)

Le deuxième diorama reproduit le soulèvement de Pima de 1751, connu sous le nom de "The Siege of Tubutama".

Rebellion Diorama
Rebellion Diorama
(NPS)

Le dernier des trois dioramas est une représentation d'une messe à l'intérieur de l'église décorée. Petit détail, le soldat agenouillé les mains jointes à l'avant-plan est un autoportrait de Bart Frost, l'artiste qui a réalisé la plupart des figurines.

Mass Diorama
Mass Diorama
(NPS)

Mission San José de Tumacácori

Mission San José de Tumacácori
Mission San José de Tumacácori
(NPS)

La mission San José de Tumacácori fût fondée en janvier 1691 par le Père Kino, un jour avant celle de Guevavi, ce qui en fait le plus ancien site missionnaire de l'Arizona. Initialement située à l'Est de la rivière Santa Cruz et appelée San Cayetano de Tumacácori, elle servait de station secondaire à la mission de Guevavi. Après la rébellion des Pimas en 1751, la mission a été déplacée à l'Ouest de la rivière et renommée San José de Tumacácori, où la première véritable église a été construite.

En 1772, l'évêque Antonio de los Reyes a décrit Tumacácori comme un village avec une petite église et une maison missionnaire dépourvues de décoration, avec une population de 93 habitants, selon le registre de recensement.
Au début du 19ème siècle, cette mission abritait jusqu'à 200 résidents vivant en communauté dense, où les activités religieuses, agricoles et domestiques rythmaient la vie quotidienne. Les résidences en adobe, serrées les unes contre les autres, différaient des villages traditionnels O'odham, favorisant le travail collaboratif. Les habitants se rendaient ici pour assister aux services religieux, travailler au convento, ou aller dans les champs, jardins et vergers situés tout autour de la mission.

Mission San José de Tumacácori
Mission San José de Tumacácori
(© joelle21, roadtrippin.fr)

En 1800, les Franciscains ont entrepris la construction d'une grande église dans le style baroque de la frontière, mais le manque de fonds a stoppé les travaux. En 1821, le Père Estelric a relancé le chantier grâce à la vente de 4000 têtes de bétail, mais les travaux ont de nouveau été interrompus faute de paiements. Le Père Liberós a finalement obtenu les fonds restants en 1823, permettant presque de terminer l'église, bien que la tour du clocher n'ait jamais été achevée. Malgré cela, l'église se démarquait dans la vallée de Santa Cruz par sa façade décorée et ses murs incrustés de briques rouges.

Mission San José de Tumacácori
Mission San José de Tumacácori

Les maîtres d'œuvre espagnols ont intégré des traditions architecturales venues du monde entier dans la construction de l'église de Tumacácori. Les chapiteaux des colonnes s'inspirent du style égyptien, l'arc en plâtre au-dessus de la porte d'entrée rappelle l'influence romaine, tandis que les niches des statues à l'étage supérieur arborent des formes pointues d'origine mauresque, héritées du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Le motif en coquille Saint-Jacques de la niche du clocher évoque à la fois le saint patron de l'Espagne et les influences romaines.

Mission San José de Tumacácori
Mission San José de Tumacácori
(NPS)

Les couleurs jouent également un rôle majeur dans cet édifice. Les colonnes de la façade étaient peintes en rouge, les chapiteaux en jaune avec des motifs noirs, et les statues se détachaient sur un fond bleu dans leurs niches. Le plâtre de l'entrée était sculpté et peint pour imiter le marbre orange. Aujourd'hui, il est encore possible d'apercevoir des traces de peinture d'origine autour de la porte et sous la corniche située sous la fenêtre.

Mission San José de Tumacácori
Mission San José de Tumacácori
(© joelle21, roadtrippin.fr)

Cette construction monumentale, avec son éclat et ses éléments décoratifs, contrastait fortement avec les traditions des O'odham, où l'identité de la communauté reposait davantage sur des éléments naturels comme les sources ou les montagnes. Après plus de vingt ans de travail pour ériger cette église, elle devint un repère à part entière dans le paysage, symbolisant l'histoire complexe de Tumacácori.

Mission San José de Tumacácori
Mission San José de Tumacácori
(NPS)

Le clocher comporte trois niveaux : au rez-de-chaussée se trouve le baptistère, au deuxième niveau la salle de préparation du chœur. Le sommet est coiffé de jolies arches abritant des cloches. Les niches en forme de coquille Saint-Jacques rappellent Saint Jacques de Compostelle, patron de l'Espagne, et signalent la présence d'un baptistère en dessous.

Mission San José de Tumacácori
Mission San José de Tumacácori
(© joelle21, roadtrippin.fr)

À l'origine, une cloche était suspendue sous chacune des quatre arches. On peut imaginer de jeunes garçons et filles O'odham tirant sur les cordes pour annoncer la messe. Les cloches d'origine, dont on a perdu la trace, ont été remplacées.
Les cloches d'origine ont disparu, mais ces répliques sont suspendues à des poutres en bois ancrées dans la brique d'origine. Pour protéger le bâtiment des vibrations, les cloches ne sonnent que très peu de fois par an.

La construction du clocher n'a jamais été achevée, comme en témoignent les trous pour les échafaudages. Malgré son apparence de ruine, il a peu changé depuis le départ des derniers résidents en 1848. Les briques des arches n'ont jamais reçu leur couche finale de plâtre, et l'existence d'un dôme à son sommet reste une énigme.

Juste devant l'église se trouvent trois éléments (des bacs) dont l'utilité reste un mystère.

Mission San José de Tumacácori
Mission San José de Tumacácori
(NPS)

Les premières fouilles ont permis de découvrir des surfaces de chaux hydraulique au fond des bacs, ce qui suggère qu'ils devaient être étanches. Cependant, les archéologues et les historiens ne sont toujours pas d'accord sur leur fonction d'origine. Certains les considèrent comme des citernes. D'autres pensent qu'elles fournissaient une "plomberie intérieure" rudimentaire au convento. D'autres encore considèrent le clocher inachevé comme la preuve que les cuves servaient à travailler le plâtre.

En franchissant l'entrée voûtée de l'église, on pénètre dans les vestiges de la nef, où indigènes et colons espagnols se réunissaient quotidiennement pour prier et célébrer la messe, debout ou à genoux, car il n'y avait pas de bancs. Le long des murs, on trouve des autels latéraux pour les cierges et des niches qui abritaient autrefois des statues de saints (visibles désormais dans le musée).

Nef (Nave)
Nef (Nave)
(NPS)

Il n'y a pas de chapelles latérales non plus, l'église ayant ainsi la forme d'une longue salle rectangulaire plutôt que d'une croix.
Les murs en adobe, montés par les habitants de la mission, sont aujourd'hui visibles en raison de l'érosion, bien que jadis, ils étaient richement peints par des artisans indigènes et espagnols.
Après l'abandon de la mission en 1848, les habitants locaux ont démonté les poutres du toit de l'église pour les réutiliser, laissant la nef à l'air libre pendant 70 ans. Cette exposition a gravement endommagé l'édifice, tandis que des pilleurs, en quête d'un trésor jésuite inexistant, ont creusé de nombreux trous dans les murs et les sols...

La nef comportait une tribune de chœur, située à l'entrée de l'église. On peut encore voir l'entrée du balcon visible en hauteur sur le mur droit, ainsi que les bases abîmées des deux piliers soutenant une arche en pierre aujourd'hui disparue.

Cœur (Choir Loft)
Cœur (Choir Loft)
(© joelle21, roadtrippin.fr)

La communauté de Tumacácori devait avoir une douzaine de chanteurs et de musiciens jouant des instruments tels que la trompette, le hautbois, le basson, la flûte et la cithare (guitare). Même si peu savaient lire ou écrire, les chanteurs et les musiciens mémorisaient jusqu'à vingt-cinq chansons en latin, en espagnol et en o'odham pour les messes et autres rituels religieux.
L'excellente acoustique de l'église faisait résonner avec beauté la musique et les chants de la grand-messe.

Sur la droite de la nef, se trouve un baptistère. Cette pièce, construite en adobe séché, comporte des murs de 2.7 mètres d'épaisseur et soutient le clocher situé au-dessus. Un escalier (inaccessible pour des raisons de sécurité) mène à la tribune, à la sacristie et au clocher.

Baptistère (Baptistry)
Baptistère (Baptistry)
(© joelle21, roadtrippin.fr)

Le baptême constituait le premier sacrement majeur pour les résidents de la mission. Les adultes suivaient une instruction religieuse pour découvrir la doctrine catholique, tandis que les nourrissons étaient baptisés avec l'accord et la présence des parents.

Au fond de l'église, se trouve le sanctuaire, protégé par un plafond en forme de dôme en adobe et encore orné de restes de peintures d'origine.

Sanctuaire (Sanctuary)
Sanctuaire (Sanctuary)
(© joelle21, roadtrippin.fr)

C'est là que le prêtre, vêtu de vêtements liturgiques colorés, célébrait la messe. Pendant les moments les plus sacrés de la cérémonie, il chantait les prières face à l'autel, tournant le dos à la congrégation. Le service s'appelait la Misa Mayor (grande messe).
Les Écritures étaient lues depuis la chaire, reconstruite sur le mur Est près du sanctuaire. Le service était conduit dans une combinaison de latin, espagnol et O'odham.

Sanctuaire (Sanctuary)
Sanctuaire (Sanctuary)
(NPS)

Du sanctuaire, la visite se poursuit dans la sacristie, qui servait de bureau au prêtre. Elle abritait les vêtements liturgiques et d'autres objets nécessaires à la messe. Le prêtre y passait de nombreuses heures, souvent à la lumière des bougies, à consigner les événements importants de la journée tels que les baptêmes, mariages et décès. Les archives de la mission sont une véritable mine d'informations, mais nécessitent une certaine expertise pour être interprétées. Elles ont été écrites à la main à la plume en espagnol ancien.

Sacristie (Sacristy)
Sacristie (Sacristy)
(NPS)

Après le départ définitif des habitants de la mission en 1848, l'église devint un refuge, et la sacristie son principal lieu d'hébergement. Les épais murs offraient un abri aux chercheurs d'or en route pour la Californie, ainsi qu'aux soldats et cow-boys mexicains et américains. Ces voyageurs fatigués ont laissé quelques traces de leur passage sur les murs. Le plafond assombri témoignent des nombreux feux allumés et repas préparés.

En sortant de la sacristie, on découvre les fondations d'une première église jésuite, dont la construction a commencé au printemps 1753, quelque temps après la rébellion des O'odham (1751) et le transfert de la mission sur la rive Ouest de la Santa Cruz River. La date de son achèvement est incertaine, mais l'église était en service à l'été 1757.

Fondations de l'église jésuite
Fondations de l'église jésuite
(© joelle21, roadtrippin.fr)

Cette petite église resta sous la gestion des prêtres jésuites jusqu'à leur expulsion en 1767. Le père Custodio Ximeno fut le dernier jésuite à servir à Guevavi et Tumacácori. Il a effectué son dernier office ici le 14 juin 1767, six semaines seulement avant son arrestation à Guevavi et son exil ultérieur.
Un an plus tard, les franciscains arrivèrent pour poursuivre le projet missionnaire dans la Pimería Alta. Ils continuèrent à utiliser ce bâtiment jusqu'à l'achèvement de la nouvelle église en 1823.

Fondations de l'église jésuite
Fondations de l'église jésuite
(© joelle21, roadtrippin.fr)

À côté de ces fondations se trouve le "convento" de Tumacácori. Ce bâtiment, dont il ne reste que quelques murs de l'aile, n'avait rien à voir avec un couvent (hébergement des religieuses). Le convento était la partie opérationnelle de la mission, servant d'espace de travail partagé et de centre administratif. Les pièces étaient disposées en U autour d'une cour centrale.

Convento
Convento
(© joelle21, roadtrippin.fr)

L'aile Nord, totalement détruite, abritait des ateliers (cuisine, métallurgie, menuiserie, tissage, travail du cuir) et un moulin à grain.
L'aile Ouest a aussi disparu, mis à part le bâtiment faisant office de réserve.
L'aile Sud est la mieux conservée, et comprenait les quartiers du prêtre, des bureaux et une entrée voûtée donnant sur la cour. À l'origine, Tumacácori n'était qu'une visita, une station visitée occasionnellement par des missionnaires catholiques. Ce n'est qu'en 1768 qu'elle devint une cabecera, une mission avec un prêtre résident, ce qui perturba les O'odham. Avant, ils pouvaient librement pratiquer leurs traditions religieuses et sociales. Avec un prêtre sur place, ils durent les cacher pour se conformer aux valeurs espagnoles et catholiques.

Convento
Convento
(NPS)

La cour centrale était probablement plantée d'arbres, de fleurs ornementales et de plantes médicinales ou comestibles. Une arcade, un passage couvert avec des bancs intégrés, bordait les pièces, offrant un endroit ombragé et agréable.

Convento
Convento
(NPS)

La réserve, structure à deux étages soutenue par des poutres en pin et des piliers en adobe, était essentielle au fonctionnement de la mission. Elle stockait des provisions pour les récoltes et permettait d'acheter des ressources en cas de surplus. Elle reflétait la hiérarchie européenne imposée à la communauté O'odham, en remplaçant leur gestion consensuelle par un contrôle centralisé des ressources, parfois utilisé comme moyen de coercition.

Réserve (Storeroom)
Réserve (Storeroom)
(NPS)

Avant l'arrivée des Espagnols, le régime alimentaire local se composait de courges, de haricots, de maïs, de gibier et de plantes sauvages. Les Espagnols ont apporté des moutons, des chèvres et du bétail domestiques, ajoutant des protéines à l'alimentation. Ils ont aussi apporté le blé, qui pouvait être cultivé en hiver, ainsi que des arbres fruitiers, tels que l'abricotier, le figuier, le coing et le grenadier, offrant une variété alimentaire agréable.

Réserve (Storeroom)
Réserve (Storeroom)
(© joelle21, roadtrippin.fr)

Les escaliers menaient à un deuxième étage où de la nourriture supplémentaire et du fourrage pour animaux étaient stockés. La nourriture était conservée dans des paniers et des pots en argile pour une distribution ultérieure.

Réserve (Storeroom)
Réserve (Storeroom)
(NPS)

Derrière l'église, se trouve le cimetière de la mission. Celui-ci est entouré d'un mur percé de 14 niches qui auraient accueilli des représentations des "Stations du Chemin de Croix".

Cimetière
Cimetière

Au centre du cimetière se trouve une chapelle mortuaire ronde de 5 mètres de diamètre, où les familles pouvaient veiller leurs proches avant l'inhumation. Les premiers registres funéraires de Tumacácori datent de 1755 à 1825, mais le cimetière actuel a été inauguré en 1822, remplaçant celui situé près de l'église jésuite. De nombreux décès étaient dus à des épidémies (variole, rougeole, typhus) ou à des attaques apaches, et la majorité des inhumés étaient des enfants de moins de cinq ans.

Chapelle mortuaire
Chapelle mortuaire
(NPS)

Les registres mentionnent près de 600 sépultures, mais les tombes d'époque missionnaire ont disparu à cause des intempéries, du bétail et des vandales. Le cimetière a continué d'être utilisé après le départ des O'odham, la dernière inhumation datant de 1916, avec Juanita Alegria, une enfant de neuf mois morte de la grippe. Les pierres tombales visibles aujourd'hui datent de la fin des années 1800 et du début des années 1900.

Cimetière
Cimetière
(NPS)

Les O'odham avaient des traditions complexes pour les funérailles : les défunts étaient bien habillés, accompagnés d'effets personnels, enterrés dans une cavité recouverte de pierres. Parfois, leurs objets personnels étaient brûlés, et des prières étaient adressées pour que les morts restent en paix. Aujourd'hui, un mélange de croyances traditionnelles et catholiques perdure chez les O'odham.

Au Nord du site, on découvre un four à chaux. La majorité des structures des missions étaient construites en briques d'adobe séchées au Soleil. Ce matériau, fabriqué en mélangeant de la terre et de l'eau pour obtenir une pâte épaisse, était moulé dans des formes en bois rectangulaires puis séché au Soleil. Bien que cette technique ancienne soit efficace, elle nécessite un entretien constant, car l'humidité endommage l'adobe, rendant les structures instables.

Four à chaux (Lime Kiln)
Four à chaux (Lime Kiln)
(NPS)

Les Espagnols utilisaient un enduit protecteur en plâtre de calcaire pour renforcer les bâtiments en adobe. Le calcaire, extrait en grandes quantités des montagnes de Santa Rita, était chauffé dans des fours à chaux jusqu'à devenir une poudre fine. Mélangé avec de l'eau et du sable, il formait une pâte appliquée sur les murs pour les protéger, appliquée sur une épaisseur atteignant le plus souvent 5 centimètres.

Dans le coin Sud-Est du site, se cache une petite maison, appelée Melhok Ki. En dialecte O'odham, "ki" signifie "maison" et "melhok" est le mot pour la plante connue en espagnol et en anglais sous le nom de "ocotillo".

Melhok Ki
Melhok Ki
(© joelle21, roadtrippin.fr)

Avant l'introduction de la construction en adobe par les Espagnols, les O'odham construisaient des habitations rondes en appliquant de la boue sur une structure de bois et de broussailles, avec des réparations faciles après la pluie. Avec le temps, ils ont adopté les pièces carrées, influencées par les Espagnols. Bien que de nombreux habitants des missions vivaient dans des pièces en adobe de style espagnol près de l'église, certains continuaient à résider dans des habitations traditionnelles.

Melhok Ki
Melhok Ki
(© joelle21, roadtrippin.fr)

Cette structure est une construction moderne d'une habitation O'odham traditionnelle, réalisée en 1997 par des travailleurs O'odham à l'aide d'outils traditionnels, faite de bois de mesquite, des éléments de cactus Saguaro, de bâtons d'ocotillo et de boue. Sur le côté se trouve un endroit ombragé où la famille cuisinait.

L'intérieur d'un ki peut être assez sombre, mais maintient également une température relativement constante, ce qui est très appréciable pendant les journées chaudes.

À l'Est du site, on peut apercevoir un acequia (ah-SAY-key-ah), mot espagnol désignant un fossé d'irrigation.

L'eau était, et est toujours, la denrée la plus importante dans le désert, que ce soit pour boire, se laver ou irriguer les cultures.

Acequia
Acequia
(NPS)

Avec l'arrivée des Espagnols, des techniques européennes d'irrigation furent introduites. L'édifice en adobe devant vous fait partie de l'acequia madre, le principal canal d'irrigation qui transportait l'eau de la rivière Santa Cruz jusqu'à la mission. L'extrémité rétrécie pouvait être fermée pour élever le niveau de l'eau et permettre diverses utilisations : comme compuerta (dérivation), elle redirigeait l'eau vers le verger à l'est ; comme réservoir, elle facilitait le remplissage des ollas (jarres en terre cuite) pour transporter l'eau aux habitations. Grâce à sa surface rouge polie, elle servait probablement aussi de lavandería (lieu pour laver les vêtements, la vaisselle et peut-être même pour se baigner).

Un peu plus loin, on découvre le verger de la mission, clos par un mur pour empêcher les animaux de manger les fruits et les légumes. Les arbres poussent ici le long des fondations des murs en adobe qui protégeaient à l'origine une parcelle de près de 2 hectares. Le verger aurait contenu des légumes et des arbres fruitiers apportés à la mission depuis l'Europe tels que le pêcher, le grenadier, le coing et le figuier.

Verger (Orchard)
Verger (Orchard)
(NPS)

Juan Bautista de Anza National Historic Trail

(4 miles (6.5 km) (aller) | 2 heures | Facile)
Santa Cruz River & Anza Trail
Santa Cruz River & Anza Trail
(NPS)

La partie Est de Tumacácori NHP est traversée par une section de Juan Bautista de Anza National Historic Trail, un sentier long de 2000 kilomètres qui relie San Francisco à la région de Sonora au Mexique.

Juan Bautista de Anza, capitaine de Tubac Presidio, quitta Culiacan, au Mexique, au cours de l'été 1775, pour un voyage qui allait marquer à jamais son rôle dans l'histoire de la Californie, puisque ce voyage, entamé Culiacan, au Mexique, mènerait à la création de la première colonie européenne dans la baie de San Francisco. Juan Bautista de Anza National Historic Trail, créé par le Congrès le 15 août 1990, retrace l'histoire de cette expédition.

Dans de nombreux endroits, la piste n'est qu'une ligne sur la carte, mais des sections de la piste existent encore en Arizona et en Californie. L'itinéraire menant au Presidio de San Francisco suit le plus fidèlement possible la route historique empruntée par Anza et les 300 immigrants dont il avait la charge au cours de l'hiver 1775-76. Il est prévu d'inclure les 600 miles de la route qui se trouvent à l'intérieur du Mexique pour en faire la première piste historique internationale au monde.

Il est possible de parcourir une section de 4 miles du trail entre Tumacácori NHP et Tubac Presidio State Historic Park au Nord.

Si vous ne voulez pas réaliser les 13 kilomètres aller-retour de cette randonnée, le parc met à disposition des randonneurs une navette gratuite le troisième samedi du mois, d'octobre à mars. De 8h à midi, un petit bus circule en continu entre le parking du Visitor Center de Tumacácori NHP et Tubac Presidio State Historic Park.

Calabazas Mission Unit & Guevavi Mission Unit

Les églises et bâtiments des missions San Cayetano de Calabazas et Los Santos Ángeles de Guevavi sont dans un état beaucoup plus dégradé que celle de Tumacácori et ne sont pas ouvertes au public.

Même si on peut découvrir leur histoire au musée de Tumacácori, les visiteurs peuvent néanmoins explorer ces sites dans le cadre de visites guidées, conduites par les Rangers durant les mois d'hiver.

Les réservations de ces visites guidées se font sur le site recreation.gov.

Mission San Cayetano de Calabazas

Mission San Cayetano de Calabazas
Mission San Cayetano de Calabazas
(NPS)

Les jésuites ont fondé la mission San Cayetano de Calabazas en 1756, dans le cadre de la réorganisation des missions après les bouleversements causés par la révolte des Pimas de 1751. Destinée à être une "visita" (station de passage), Calabazas était un avant-poste satellite rattaché à la Mission de Guevavi, puis à la Mission San José de Tumacácori. La mission n'a existé que 30 ans, de 1756 à 1786, mais a continué à jouer un rôle important dans le paysage culturel.

Le nom "Calabazas" apparaît pour la première fois dans un acte de baptême du 2 juin 1756. La mission semble avoir été fondée plus tôt cette année-là lorsque le Père Francisco Xavier Pauer a déplacé au moins 78 O'odham depuis leur village de Toacuquita, plus près de la rivière Santa Cruz, avant d'être nommée "San Cayetano de Calabazas", "Calabazas" signifiant "courges" ou "potirons" en espagnol.

La construction de l'église était à moitié terminée en 1761, et le bâtiment était fonctionnel en 1773. Toutefois, Calabazas ne possédait pas de "campo santo" (terrain sacré) pour enterrer les morts. En cas de décès dans les années 1760, le corps était transporté à pied sur cinq kilomètres pour être enterré à la Mission Guevavi, la mission principale.

Cependant, des maladies et des raids des Apaches de l'Ouest ont contraint les Franciscains, qui ont pris en charge le site après les jésuites, à abandonner Calabazas en 1786. Ses habitants se sont installés avec leurs familles à Tubac et Tumacácori.

Mission San Cayetano de Calabazas
Mission San Cayetano de Calabazas
(NPS)

Les ruines de San Cayetano de Calabazas se trouvent sur une terrasse élevée, à l'Est de la rivière Santa Cruz. Aujourd'hui, la chapelle originale de la "visita" subsiste, recouverte d'une structure moderne. Un relevé archéologique dans les années 1970 a révélé que, en plus de la structure de la "visita" et des fondations d'un bâtiment de caserne, au moins huit petites constructions avec des fondations en pierre se tenaient autrefois dans le district de Calabazas.

Los Santos Ángeles de Guevavi

Mission Los Santos Ángeles de Guevavi
Mission Los Santos Ángeles de Guevavi
(NPS)

Fondée un jour après Tumacácori en 1691, la mission Los Santos Ángeles de Guevavi a été désignée cabecera, ou siège régional. Le nom Guevavi est dérivé du nom O'odham de la communauté, Gu waihe, ou "grand puits".

Comme Tumacácori, l'église missionnaire de Guevavi est une structure en pisé. Les missionnaires franciscains nouvellement arrivés déménagèrent leur quartier général à Tumacácori en 1768 et, quelques années plus tard, la mission Guevavi fut abandonnée.

Mission Los Santos Ángeles de Guevavi
Mission Los Santos Ángeles de Guevavi
(NPS)

Les ruines de l'église, qui mesurait environ 4.6 mètres de large, 15 mètres de long, avec des murs d'une épaisseur d'un mètre, construite en 1751, sont tout ce qui reste de la mission aujourd'hui.

Photos

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Hébergements

Hôtels

Tumacácori National Historical Park se situe juste à côté de la petite ville de Tubac, qui dispose de quelques hôtels.

Hôtels situés à Tubac sur :  

 

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Campings

Le parc ne dipose d'aucun camping. On trouve néanmoins des campings dans les alentours, notamment des campings privés à Amado ou des campings dans la forêt nationale de Coronado.

Météo

Altitude moyenne : 994 mètres

DonnéeAnnéeJanv.Fév.MarsAvr.MaiJuinJuil.AoûtSept.Oct.Nov.Déc.
Température moyenne (°C)21111216202429302927221611
Nombre de jours avec T° max > 32°C155001619292828251110
Nombre de jours avec T° min < 0°C29851000000019
Nombre de jours avec pluie464431121194324

Cartes

Carte interactive de Tumacácori National Historical Park
Carte de Tumacácori National Historical Park
Carte de Juan Bautista de Anza Trail

Liens

National Park Service - Tumacácori National Historical Park

Aux alentours

À 3 miles au Nord de la mission San José de Tumacácori, on peut découvrir Tubac Presidio State Historic Park, qui préserve les vestiges de la première forteresse espagnole (presidio) construite dans la région, en 1752. Les visiteurs peuvent explorer des ruines, notamment celles du presidio original, et visiter des bâtiments historiques restaurés, comme l'école de style adobe. Le musée du parc propose des expositions retraçant l'histoire de Tubac, avec des artefacts, des cartes et des objets historiques illustrant la vie dans cette région au cours des siècles passés.

Á moins d'une heure de route au Nord, on retrouve la grande ville de Tucson, entourée des fameux cactus Saguaro, dont une grande partie sont préservés au sein du Saguaro National Park.

Par joelle21
Mis à jour le 09 août 2025